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Notre séjour à Muang Ngoy

Nos réalisations de la semaine :

Après une escale de 4 jours à Luang Prabang pour prolonger nos visas jusqu’à la fin du séjour, nous voilà en route pour Muang Ngoy, petit village situé au nord est du Laos. Nous prenons d’abord un bus pour rejoindre Nang Khiaw puis un bateau – seul moyen de transport capable de nous amener jusqu’à ce petit village reculé. Malgré le courant du fleuve qui nous a donné quelques frayeurs à bord, nous sommes émerveillés par la beauté du paysage. De la verdure et des collines à perte de vue s’offrent à nous, une immensité végétale qui n’a été que très peu touchée par l’Homme.

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Aoot, le gérant de la guest house dans laquelle nous allons passer les 10 prochains jours, nous accueille. C’est lui qui nous accompagnera tout au long de notre mission sur place, ce qui n’est pas pour nous déplaire puisqu’il parle très bien anglais et pouvons donc parler facilement avec lui. Nous en profitons pour lui poser quelques questions sur Muang Ngoy et sur la culture de cette région. Il nous explique comment fonctionnent les rizières, quelles sont les coutumes des habitants, et nous parle également de ses propres expériences.

Ici, nous aidons les locaux à construire une cuisine pour les élèves qui dorment à l’école. En effet, Muang Ngoy est le seul village de la région à pouvoir accueillir des étudiants du secondaire. Les élèves de cette école viennent parfois de très loin (jusqu’à deux heures en bateau !) et sont donc contraints de rester sur place la semaine. Seulement, leurs dortoirs sont précaires et ils ne disposent d’aucune infrastructure pour se faire à manger, une cuisine leur est donc indispensable.

Creuser. Creuser dans l’école pour récupérer de la terre, creuser à côté d’une rivière pour récupérer du sable. Nos premiers jours se déroulèrent au rythme de nos coups de pelles et de binettes, et c’est avec une motivation à l’épreuve de la chaleur et des guêpes que nous avons fourni suffisamment de matériaux pour bâtir les fondations de la cuisine scolaire. Quand nos journées se terminaient, nous profitions du peu d’énergie qu’il nous restait pour aller nous baigner dans le fleuve mitoyen à notre guest house, souvent accompagnés d’enfants laotiens.

Le weekend qui suivi, Aoot décida de nous organiser un planning pour découvrir les villages alentours. Toujours en bateau, nous sommes allés à la découverte de Sop Chem, un village typiquement hmong, une ethnie des montagnes du Laos. Nous sommes ensuite rentrés chez nous après 2 heures de kayaks au milieu d’immenses montagnes verdoyantes, colonisées uniquement par d’impressionnants bancs de papillons. Le lendemain, Aoot nous guida jusqu’aux cascades du coin, en traversant montagnes et rizières.

 

Pour terminer notre mission, nous sommes allés dans une nouvelle école pour la rénover : l’école primaire Ban Ha. Nous commencions nos journées par un trajet de 20 minutes à l’arrière d’une remorque, la passions à peindre l’intégralité d’une école (en un temps record de 1 jour et demi) puis reprenions la route inverse pour rentrer à la guest house. Notre implication à Muang Ngoy fut récompensée par une cérémonie traditionnelle qui marqua la fin de nos travaux, où enfants, parents, professeurs et Aoot nous remercièrent chaleureusement pour notre venue.

AVANT / APRES

Vint le dernier jour. Ce dernier jour à Muang Ngoy marquait la fin de notre mission, et la séparation de notre équipe. La soirée de la veille n’aurait pas pu mieux se passer, entre émotion chants et danses endiablées, c’était le dernier souvenir qu’il allait nous rester du Laos et nous en étions plus que conscients. Le lendemain matin, le trajet en bateau pour quitter le village fut silencieux. Nous allions passer un dernier jour à Luang Prabang pour y prendre l’avion et revenir en France. En descendant du bateau, toujours silencieux et chargés de nos sacs de 60 litres, trois personnes nous ont quitté pour faire leur propre chemin. Les adieux furent sincères. C’était la fin de notre voyage.

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La place des femmes

Comme encore de trop nombreux pays à travers le monde, la place de la femme au Laos est encore souvent réduite à la sphère familiale et le chemin semble encore long vers une égalité des genres. En effet, les femmes laotiennes s’occupent encore presque exclusivement de l’éducation des enfants, du maintient de la maison (cuisine etc) et ce dès le plus jeune âge. En effet nous avons par exemple été choqués de constater qu’une petite fille d’à peine 11 ans devait s’occuper de son petit frère en bas âge seule toute la journée, ce qui en pratique consistait à l’amener en classe avec elle, l’empêchant de toute évidence de pouvoir suivre attentivement le cours et pouvant être, à long terme, un véritable frein pour sa scolarité. Dans le domaine professionnel, certains métiers restent réservés aux femmes (il serait impensable de voir un homme travailler sur l’un des métiers à tisser qui ont fait la renommé de la soie laotienne) ; de même il n’y a que des hommes ouvriers sur les chantiers ce qui explique leurs réactions incrédules parfois un brin moqueuses de voir les filles bénévoles du projet participer activement (pas besoin d’être un homme pour savoir bêcher !). Cette vision de la femme se retrouve dans des situations et des contextes bien différents qui n’ont jamais manqué de nous surprendre : rares sont les hommes acceptant de serrer la main d’une femme. L’évolution de la situation, comme partout ailleurs, prendra nécessairement du temps mais nul doute que de nombreuses personnes seront là pour faire bouger les choses… à commencer par notre traductrice préférée Duangta, une vraie matriarche.

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