L'avancée des travaux à Deurali
C’est la troisième semaine que nous passons dans le centre de Deurali, ou nous avons été rejoints par la premier groupe, qui revenait de Godawari.
C’est par un jour férié qu’a commencé la semaine ; en effet le samedi, le centre accueille tous les enfants du village voisin, Deurali, pour qu’ils partagent la journée avec les enfants du centre. C’est donc bien une cinquantaine d’enfants qui se retrouvent pour jouer et partager des moments ensemble. Cette semaine, le centre a décidé de leur préparer des momos, un plat traditionnel népalais, qui ressemble à de gros raviolis. Nous avons été invités à cuisiner avec eux, pour les aider dans leur préparation et aussi pour que nous apprenions à les confectionner. La mixture à l’intérieur est un mélange de buffle (ils ne mangent pas de bœuf car la vache est sacrée) d’ail et diverses herbes et épices d’ici. Le tout demande un pliage particulier en forme de dentelle ; il s’agit d’enfermer le mélange dans une pâte qui ressemble à la pâte à pain. Nous nous sommes essayés à plier la pâte à la manière des Népalais, un exercice difficile, mais qui nous a beaucoup appris sur la culture culinaire du pays.
Cette semaine, les travaux ont continué sur le centre. La saison de la mousson commence déjà, la pluie devient de plus en plus fréquente et provoque de grandes coulées de boue qui descendent de la montagne jusque dans la cour. Le centre est donc fréquemment inondé et c’est pourquoi nous nous concentrons sur la réalisation des tranchées. Après les avoir creusées et évacuées des roches, les tranchées sont remplies de pierre pour pouvoir poser le ciment et les rendre durables. Ces tranchées sillonnent tout le côté de la cour.

Cette semaine, le centre a également fêté l’aïd, la fin du Ramadan; même si l’islam est une religion minoritaire au Népal, toutes les religions vivent en harmonie et donc chaque fête propre à chacune est célébrée. Tous les enfants du village sont venus au centre pour jouer, danser et partager un repas. Comme ils n’allaient pas à l’école, ils ont assisté à un cours sur l’hygiène par les personnes du centre. De 4 à 16 ans, tous les enfants ont eu une leçon sur les vers, quels symptômes, comment les éviter et comment les soigner. Il y a eu retour d’expérience de certains enfants qui en avaient eu.
La salle de vie des enfants dispose d’une bibliothèque mise à disposition des enfants. C’est une grande collection de livres donnés par d’autres associations, bibliothèques ou particuliers. Parce que leur disposition était laissée au hasard, les enfants avaient du mal à se repérer, alors nous avons rangé et classé tous les livres ; d’abord par langue, pour différencier les livres en anglais de ceux en népalais, puis par catégorie : contes, histoires pour enfants, livres éducatifs, encyclopédie… Nous avons mis en place un système d’étiquetage pour que les enfants puissent se repérer et remettre les livres à leur place.

La journée, les enfants passent leur à l’école, sauf lorsqu’ils sont au centre depuis moins de trois mois. Cela signifie qu’ils ont été recueillis relativement récemment et que le centre recherche encore activement leur famille. Ce n’est qu’après cette période de trois mois que le centre décide de les amener à l’école. Ces enfants, souvent petits, âgés entre 5 et 9 ans, sont 9 la journée et complètement déscolarisés. Nous les avons divisés en deux groupes selon leurs connaissances et leur faisons classe tous les après-midis, en alternant classe théorique et manuelle, les enfants n’ayant pas l’habitude de se concentrer et de suivre des cours. Ils sont facilement dissipés mais s’habituent progressivement aux cours qui leur sont donnés.