
Le Laos, le Mékong et ses tensions
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Un richesse primordiale pour le pays
Avec près de 4200km de long en faisant le troisième fleuve d’Asie après le Yang tsé Kiang et le Gange, le Mékong constitue l’artère principale autour de laquelle s’est organisé le Laos. Il prend sa source à 4875 mètres d’altitude dans les montagnes tibétaines puis parcourt 1200 km dans les montagnes du Yunnan chinois avant de rejoindre le Laos, pays dans lequel se situe la plus grande portion du fleuve. Celui-ci représente néanmoins une richesse pour tous les pays de la péninsule Indochinoise qui sont tous traversés sur une portion plus ou moins longue par le fleuve. Il pourrait donc être vu comme un lien, un facteur d’unité que les trois « ponts de l’amitié lao-thaïlandaise » viennent prouver mais les faits semblent quelques peu différents…
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Au diversités ethniques
Malgré le fait que le Laos soit le 4ème pays le moins peuplé de l’Asie du Sud-Est avec 7,02 millions d’habitants, le pays compte près de 68 ethnies selon les ethnologues. Cependant on peut désigner deux ethnies majoritaires dont nous traiterons ici : la population Lao Loum ou « Lao des plaines » que l’on désigne sous l’appellation simple « Lao » qui représente environ 4 millions d’habitants soit 68% de la population et l’ethnie Lao Theung ou « Lao des plateaux » que l’on désigne sous l’appellation simple « Kha » et qui représente environ 22% de la population. Nous pourrions aussi citer la peuplade Lao Sung ou « Lao des sommets », désignée sous le nom « Hmong », représentant environ 9% de la population du pays.

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Qui subissent des tensions
Les Lao, d’origine thaïe, ont explosé à partir des années 1960 avec une population qui a été multiplié par trois depuis lors. L’ethnie désormais majoritaire a occupé la vallée du Mékong et les plaines les plus riches alors que les populations autochtones ont été contraintes de trouver refuge dans les plateaux forestiers et dans les zones montagneuses. Le contrôle des méandres du Mékong représente donc un enjeu de pouvoir majoritaire au sein du pays. La population Lao bénéficie qui plus est d’un fort appuie de la Thaïlande qui compte la plus forte population Lao mondiale avec plus de 10 millions de représentant.
C’est donc ainsi que les Lao (dans les plaines de Luan Prabang, Vientiane, Savannakhet et Champassak) et les Lao Phuan (groupe ethnique appartenant au groupe Lao sur les plateaux du Xieng Khuang) ont occupé les meilleures terres du pays en abandonnant à d’autres groupes thaïs moins puissant les terres plus élevées mais non dépourvues de ressources et en asservissant ou en refoulant vers les zones les plus défavorisées les aborigènes de langue môn-khmère que l’on désigne sous le nom Kha. Cette population Kha s’est désormais investie dans l’exploitation minière qui a pour fort désavantage de polluer les rivières alentours et par conséquent le Mékong et pratique qui plus est la culture sur brûlis et une exploitation forestière toutes deux aux conséquences fortement négatives en ce qui concerne la déforestation.
D’autre part la population Hmong a été bannie par les autorités pour avoir lutté pendant près de trente ans contre le communisme en vigueur à partir de 1975 au Laos ; une partie a réussi à émigrer dans les démocraties occidentales mais les peuplades montagnardes restantes sont pourchassées par les armées laotiennes et vietnamiennes qui patrouillent sur le territoire historique des Hmongs. Les derniers survivants sont confinés dans un espace interdit et continuent de lutter pour leur survie.

Exemple de culture sur brulis au Laos
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En conclusion
Le Laos est riche d’une prolifération ethnique, linguistique et culturelle témoignant des vastes mouvements qui ont affecté la région au cours des deux derniers millénaires. Le pays articulé autour de la richesse inépuisable que représente le Mékong subit néanmoins les tensions et les conflits attisés par la convoitise vis-à-vis de cette richesse et des différends entre les ethnies. Les conflits ethniques dont en particulier la persécution de la population Hmong semble toujours dangereusement actifs. D’autre part les exploitations forestières et minières abusives exercés par les populations Kha menacent toujours plus gravement les forêts laotiennes ainsi que son artère fluviale principale: le Mékong.
Le Projet Laos